L’affaire Astou Sokhna, du nom de cette femme enceinte décédée dans un hôpital du Sénégal, repose une fois encore le traitement que reçoivent les patients.
Dans le Club de l’auditeur et de l’internaute de cette semaine, nous allons faire une incursion dans les hôpitaux, pour évoquer le fonctionnement des établissements sanitaires en Afrique. Dans cette édition du club de l’auditeur et de l’internaute, plusieurs témoignages de personnes qui racontent leur expérience de l’hôpital dans leur pays.
Trop déplorable : c’est comme cela par exemple que Sonia de Côte d’ivoire résume le fonctionnement des hôpitaux dans son pays. Elle écrit que les hôpitaux publics sont plutôt des lieux où l’on tombe malade. Ambulances non médicalisées, lits usés, toilettes lamentables. Sur le plan humain, c’est pathétique, regrette-t-elle.
Notez que le gouvernement prévoit entre 2021 et 2025 plus de 800 milliards pour le secteur de la santé.
Au Congo-Brazzaville, l’état de l’hôpital préoccupe Romain. C’est même par la grâce de Dieu que nous survivons à nos maladies, écrit-il sur Messenger.
« Des hôpitaux mouroirs »
Au Togo, la situation est pareille ou presque, du moins si l’on en croit ce commentaire de Paul Aimé. L’internaute togolais estime qu’il n’y a pratiquement rien dans les hôpitaux publics. Les hôpitaux publics au Togo sont des mouroirs, dénonce-t-il. Latif, son compatriote de la ville de Lomé ne dit pas autre chose. Il dénonce le mauvais accueil.
Azis à Douala au Cameroun explique que la situation des hôpitaux dans son pays est chaotique. Il pointe du doigt un traitement déshumanisant de la part des médecins. Au Cameroun, on craint d’aller à l’hôpital, la preuve c’est que nos dirigeants vont en Europe se faire soigner, même s’il ne s’agit que d’un panaris, indique Azis. Pourtant il y a des équipements dans ces formations sanitaires, dit Ishaga. Son compatriote Ishaga habite dans l’Est du Cameroun où il y a trois établissements sanitaires.
Commentaire de Charles du Burkina Faso : les hôpitaux manquent de tout, même du minimum. Lamrane de New York dénonce une situation alarmante et inquiétante en Guinée, son pays d’origine probablement : nous avons des bouchers autorisés sortis des facs et écoles, écrit-il sur Messenger.
Mauvais accueil par le personnel de santé
Palakimwé du Togo pense qu’en réalité certains hôpitaux de son pays sont bien équipés. Ce serait plutôt une question d’argent. Tu n’as pas d’argent, tu meurs, tu as de l’argent, tu vis, c’est cela, écrit-il fataliste. De son côté, Saliou Mamah du Bénin dénonce les insultes et moqueries à l’égard des femmes enceintes venues pour la consultation ou l’accouchement.
Justement, on en parlait en début de cette émission : cette femme enceinte de neuf mois, décédée au Sénégal début avril. Elle a attendu une vingtaine d’heures une césarienne. Trois sage-femmes ont été condamnées en mai par un tribunal sénégalais à six mois de prison avec sursis pour « non assistance à personne en danger ». Cheick du Sénégal dénonce un problème d’accueil au niveau des hôpitaux sénégalais. Mamadou Diallo à Dakar nous dit que le malade doit être une priorité avant l’argent car l’argent ne peut acheter l’âme. Notre internaute sénégalais demande de revoir le système de santé et de former les bonnes gens qui ont un bon cœur.
En RDC, Akim de Kolwezi déplore aussi le manque d’accueil chaleureux dans les hôpitaux, de même qu’un déficit de médicaments et une faible prise en charge. Benjamin, lui est personnel de santé dans la région de Butembo dans l’est du pays. Il exerce dans un hôpital public. Selon lui, le système de santé dans l’Est est un amélioré. Même s’il déplore l’accessibilité des hôpitaux.